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Polar POD

Une plateforme océanographique habitée

Le Polar POD vise à répondre à l’un des plus grands défis de notre époque : comprendre et protéger l’océan Austral, pilier du climat planétaire et réservoir majeur de biodiversité. À travers une approche intégrée alliant science de pointe, coopération internationale et médiation grand public, ce projet s’inscrit dans la lignée des expéditions portées par Jean-Louis Étienne : explorer, comprendre, partager.

Le Polar POD est une station océanographique verticale, conçue pour dériver durant trois ans dans le courant circumpolaire antarctique. Sans moteur, alimenté par six éoliennes et manœuvrable par voiles, il est zéro émission. Avec son tirant d’eau de 80 mètres et un lest de 150 tonnes, il offre une stabilité unique, idéale pour la vie à bord et des mesures atmosphériques et océaniques d’une précision exceptionnelle, même dans les conditions extrêmes des « cinquantièmes hurlants ».

Cette plateforme permettra une observation continue et multidisciplinaire : échanges air-mer de CO₂, inventaire de la biodiversité par acoustique, contaminants, et calibrage des satellites grâce aux observations in situ. Elle comble ainsi le déficit critique de données dans cette zone, notamment en hiver. Ces données sont essentielles pour améliorer les modèles climatiques et renforcer les systèmes d’alerte et de gouvernance environnementale.

Coordonné par Océan Polaire, le CNRS, l’IFREMER et le CNES, le programme scientifique réunit 43 institutions de 12 pays. Il s’intègre pleinement dans les efforts de la Décennie des océans de l’UNESCO ainsi que dans les Objectifs de Développement Durable de l’ONU

La question
primordiale

La question était : quel type de vaisseau permet d’offrir des conditions de confort au travail et de sécurité dans les « cinquantièmes hurlants » tout au long de l’année ?

Pour échapper à l’agitation des vagues il faut un navire avec un fort tirant d’eau, pris dans les eaux stables profondes, et une faible surface à l’impact des vagues.Le Polar POD est inspiré du FLIP, la plateforme océanographique américaine, toujours en activité après 60 ans au service de la recherche.Sur le même principe, le Polar POD sera tracté à l’horizontale jusqu’à la zone d’étude et basculé en position verticale par remplissage des ballasts à l’eau de mer.

Caractéristiques techniques
du Polar POD

Cette plateforme de 100 m de hauteur pour un poids de 1 000 tonnes en charge est dimensionnée pour affronter les plus grosses vagues du monde.

Les jambes du treillis sont en acier de 38 à 50 mm d’épaisseur. Le lest du fond pèse 150 tonnes.

La structure de la nacelle est en aluminium et la coque extérieure en acier spécial pour encaisser les plus violentes tempêtes. La construction est certifiée par le Bureau Veritas.

Dans l’hémisphère Sud, l’océan Austral n’est pas cloisonné par les continents; c’est un océan ouvert qui circule autour de l’Antarctique. Poussé par les vents d’ouest, le Courant Circumpolaire Antarctique (CCA) réunit les trois océans, l’Indien, le Pacifique et l’Atlantique.

A l’autre bout du monde, cet immense océan est encore méconnu, les campagnes océanographiques y sont rares. Acteur majeur du climat et réserve de la biodiversité marine, la communauté scientifique internationale est unanime : on a besoin de mesures in situ.

Pour explorer cet océan de tempêtes, que les marins ont baptisés les « cinquantièmes hurlants », le bureau d’ingénierie navale SHIP ST de Lorient a conçu le Polar POD.

Entrainé par le courant circumpolaire, tel un satellite autour de l’Antarctique, le Polar POD va permettre l’acquisition de données et d’observations sur le long terme qui seront transmises aux chercheurs, océanographes, climatologues, biologistes ; 43 institutions scientifiques de 12 pays sont impliquées dans le projet.

Cette expédition digne de Jules Verne, permettra d’animer en « temps réel » un grand projet pédagogique international sur les Sciences de la Vie de la Terre et de l’Environnement en collaboration avec l’Union Internationale de Conservation de la nature (UICN). La jeunesse a besoin de rêve, de modèles d’audace, d’engagements incitatifs, de croire en ses ambitions.

Une expédition digne

de Jules Verne

La dérive
circumpolaire

En orbite autour de l’Antarctique, le Polar POD, entrainé par le Courant Circumpolaire, fera le « tour du monde » entre 50° et 55°S.

Cette circumnavigation de 24 000 km, à la vitesse moyenne de 1 nœud (1,8 km/h) devrait durer 2 ans. Soumis à des vents contraires et à des courants défavorables, le POLAR POD ne suivra pas une trajectoire rectiligne.

Avec ses voiles et un propulseur transversal à 10 m sous la flottaison, il a la capacité à infléchir son cap pour s’éloigner des icebergs.

Relèves d’équipage
et ravitaillements

Les équipages seront relayés tous les 2 mois à l’aide de Perseverance, de type ravitaillement offshore, qui sera affecté en permanence à la mission.

Il quittera le port le plus proche pour rejoindre le Polar POD dans sa course dérivante sur les 3 océans.